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37e édition du Festival Cinéma d’Alès – Itinérances

[exclusivité web] Convergence des luttes

Lors d’une rencontre avec Fernando Solanas, à la suite de la diffusion d’un documentaire qu’il a réalisé, Le Grain et l’Ivraie, de nombreux spectateurs se sont exprimés.

Un militant du mouvement des coquelicots, qui se bat pour l’interdiction des pesticides, se démarque. Il fait le parallèle entre la mobilisation des Argentins contre la construction d’une usine Monsanto, multinationale spécialisée dans les biotechnologies agricoles, célèbre grâce au Roundup, et la lutte contre l’exploitation du gaz de schiste dans notre région notamment où « une résistance s’est formée » d’après lui. Lorsqu’il parle de son combat contre l’utilisation des pesticides, il met l’accent sur le pouvoir que détient le peuple, et rappelle que c’est « notre devoir en tant que consommateur » de sélectionner des produits qui ne cautionnent pas ce type d’exploitations agricoles.

Le mouvement des coquelicots a créé une pétition dans le cadre de leur combat contre les pesticides. Leur objectif ? Obtenir 5 millions de signatures ! Ils seront présents vendredi 5 avril à 18h30, devant le Cratère, et ont préparé un ensemble de petits sketchs, d’activités… Ils vous attendent !

Lors de la rencontre, une spectatrice prend également la parole. Elle parle de son histoire très touchante. Elle raconte avoir vécu durant 13 ans avec la tribu des Wichí. Présents dans le reportage car chassés par la déforestation, ils sont réduits à travailler pour des salaires misérables, meurent de faim, sont totalement en marge et voient leurs terres ancestrales ravagées. Cette femme explique qu’elle est tombée enceinte durant ces années, et a accouché d’un enfant malformé, qui n’a pas survécu. « Votre mari est agriculteur ? » fut la première question des médecins, habitués aux malformations engendrées par l’exposition au glyphosate. Solanas le montre d’ailleurs lors de son reportage, en allant à la rencontre de médecins désolés par l’augmentation non négligeable de ces cas. On perçoit dans sa voix la douleur évidente qu’entraîne la perte d’un enfant, et l’on comprend mieux pourquoi les pesticides sont qualifiés de « poison » tout au long du documentaire.

Si vous avez raté l’avant-première de samedi, le film sortira en salles le 10 avril, il passe au Sémaphore à Nîmes à 14h20 et à 18h20 ce même jour

Lina

Photo Salomé Gagey